2014-04-28

"Double foyer…"


Discrètement, depuis un temps flou, le jour a vacillé puis s’est éteint, telle une bougie vaincue dépose aux pieds de la nuit les armes fumantes de son dernier soupir.

Dans la chambre, jamais tout à fait obscure, se referment alors les orifices du visage, tombent les rideaux de peau. Les bataillons ciliaires serrent les rangs aux frontières, vibrant sous la pression de tenir occultées les cloisons étanches, pendant que dehors menacent les lueurs zombies à la traîne, attirées par l’odeur du sang au fond des globes oculaires.

Et tandis que les portes claquent au nez des retardataires, plongeant la salle dans le noir, là-bas, tout là-bas, bien après les rétines, branchés à l’estuaire des nerfs optiques sur le courant d’une pile insomniaque, s’ouvrent les yeux ne clignant pas, rougis à suivre en boucle obsédante, sur grand écran mnémonique, le long-métrage scintillant de la nouvelle séance blanche.

3 commentaires:

  1. Et l'angoisse tournicote sur l'écran comme nuée de corbeaux...vaincue la volonté de dormir lève la tête: punaise, il est trois heures du matin. Et pourtant hier soir, la pluie m'a bercé.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Dé, mieux que du café (et pourtant j’en ai déjà bu plus que de raison !) ton petit mot matinal garde mes yeux ouverts. C’est toujours si agréable de te lire, comme la première odeur des croissants chauds qui met en appétit pour dévorer le reste de la journée. Tu es ma viennoiserie, ma gourmandise du matin, et je te croque à pleines dents ;-) Bises pour accompagner ta belle journée croustillante :-)

      Supprimer
  2. Sourire! J'ai le même plaisir à te lire sois en sûr :)

    RépondreSupprimer