Jour après jour devant ta glace
tu
déplores le temps qui passe :
ta peau naguère
satinée
désormais laisse deviner
le panorama en
détresse
d’une enveloppe qui s’affaisse
et que l’usure
sédimente :
paysage dans la tourmente
d’un haillon
chiffonné en boule
plein de plis quand tu le déroules ;
tel
le nuancier au nitrate
d’une photographie sans date,
ta
coloration se flétrit
et vire peu à peu au gris
cendre de
ces interminables
jours pluvieux où, inconsolable,
tu
adhères aux carreaux mouillés
comme la honte au fer rouillé.
D’abord te crus larve ingénue
dont
le temps était advenu
de préparer sa chrysalide,
d’où
émergerait un humide
papillon aspirant aux cieux,
ainsi te
calcifiant pour mieux
te fendre et mieux ressusciter.
Mais
les bourgeons ont éclatés
bien des printemps et rien
n’augure
que le mal qui te dénature
progresse vers sa
guérison.
Alors tu languis l’horizon
en te demandant
tout tremblant
si au lieu d’être le ver blanc
tu ne
serais pas à l’inverse
le bois qu’il infecte et
transperce,
et ton espérée renaissance
en vérité ta
marcescence !
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