Il n’est pas liquide
mais tu
as peur de le perdre,
comme une réserve d’oxygène
comprimée,
prête à fuir
quelle bouteille assez étanche
emmagasinant
l’air du temps
à respirer à échéance.
Il n’est pas enjeu
mais tu
cherches à le gagner,
comme de l’argent à long
terme
épargné, prêt à rendre
quels intérêts assez
rentables
enflant une somme d’instants
à dépenser à
l’avenir.
Il n’a pas d’issue
mais tu
cours après sa mort,
comme après le point final
annoncé,
prêt à clore
quel agenda assez épais
prenant à la
dernière page
le plus ultime rendez-vous.
Tu crois le tenir en laisse
tandis
qu’il trotte à la longe en se laissant faire
au fond
d’étroits manèges sous verre.
Et tu voudrais bien
remonter
le mouvement perpétuel de son balancier fatal
sans
fin repoussé à tour de rôle
entre les deux pôles d’un
nouveau paradoxe.
Mais chaque aller-retour te convoque et
dépense et respire,
et te berce de son illusion.
Le temps est un troupeau sauvage
qui
n’en finit pas de migrer :
sans jamais souffler,
interminable, il passe
– et ses sabots te piétinent !
Sur
l’immense plaine devant lui,
seuls des brins d’herbe qui
dépassent,
que broutera bientôt la harde,
sans même
infléchir sa course
– jusqu’à la racine !
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