2014-11-23

"Le froid sait…"


Déclin de saison
inspirée : le sol jonché
de feuilles froissées.

2014-11-14

"Lents vers du décor…"


À l’extrémité de la tige
où tu pends sans défense,
ton soleil a froid et condense,
les nuages se figent.

Le bout d’un souffle te balance,
te donne le vertige
à l’extrémité de la tige
le roulis de ta danse.

Comme tu regardes à l’envers
le sol qui dodeline,
dans ses profondeurs tu devines
s’animer d’autres vers.

Qui rampent à toi et lancinent
et t’attendent en terre,
comme tu regardes à l’envers
vers ta mise en sourdine.

2014-11-11

"Écarte-heures…"


Ton âme a élu domicile
dans ce moment de ta jeunesse 
tu étais encor gracile 
et te brûlais avec ivresse ; 

dissociant ta vie en deux temps : 
celui de l’érosion du corps ; 
celui de l’esprit n’acceptant 
pas l’aliénation d’un tel sort. 

Et depuis, la rivalité
de ce couple mal assorti
n’a cessé de te déliter ; 

ta moitié fraîche à l’intérieur 
s’éloigner de l’autre partie
se desséchant à l’extérieur !

2014-11-09

"Jeune et pâle temps…"

Le temps t’aliène à son errance vers demain,
à sens unique, aucun arrêt, par un chemin
dont il hasarde le tracé au gré du vent
de dos qui t’agrippe et te propulse en avant ;
à jamais confiné sur le fil d’un couteau
dans le présent infra-mince, dont le biseau
creuse le futur, évacuant le passé.
Derrière toi s’enfuient les fourches dépassées.
Devant, la route est invisible. En plein brouillard
tu fonces à tombeau ouvert dans un corbillard
tous feux éteints. Dans ton rétroviseur voyage
le tunnel perçant la brume dans ton sillage,
s’effondrant vite à mesure que tu avances ;
tout au bout, les parages perdent leur substance,
se dissolvent dans l’oubli. Quand ton pare-brise
ne montre qu’écran de fumée, où la surprise
guette de l’obstacle dû et toujours brutal,
depuis longtemps dressé à mettre un point fatal
à ta course folle, à cette interrogation
ultime et pétrifiante comme une obsession,
face à l’inconnu de l’échéance en attente :
est-elle encore à venir, déjà imminente ?