2014-12-24

"Froid des forêts…"


Clignotent guirlandes
grelottantes des caduques
jouant à sapin !

2 commentaires:

  1. Graciles, fragiles. Il y a tant de beautés à voir et si peu qui les regarde...

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    1. Bonjour Dé !

      Merci pour ton passage ici, qui me fait toujours très plaisir :-) J’espère que tu vas bien et que ta fille va mieux.

      Je poursuis sur ta lancée…

      Au-delà de regarder, je crois que « voir » suppose de l’attention et surtout une certaine « ouverture », de la disponibilité. Il y a comme un paradoxe dans notre société du tout visuel, où tout le monde regarde, regarde partout, regarde de tout, en permanence, avidement, mais où personne ne voit plus rien. En quelque sorte trop de sollicitations visuelles finissent par tuer le regard par une fausse impression d’avoir déjà tout vu qui pousse à ne prêter attention qu’à la « nouveauté », à l’extra-ordinaire, aussi indécents soient-ils parfois.

      La photo est pour moi un moyen de rester attentif et réceptif aux « beautés » du monde ; de me rendre disponible à l’irruption des choses « ordinaires », à portée de main, mais très discrètes. Bref, tout ce qu’en général l’on ne regarde plus justement à cause de cela. Je pense à une réflexion de l’artiste et sculpteur italien, Giuseppe Penone (exposé en ce moment à Grenoble, une merveille !), à propos de l’exploration du jardin, lieu symbolique s’il en est de la chose ordinaire, un de mes lieux de prédilection ;-) Elle exprime simplement et de manière si juste ce que je pense moi-même, transcendant largement le cadre du jardin. Une leçon d’appréhension du monde pour espérer le « voir ». Je cite :

      « Parcourir le jardin, c’est toujours effectuer un parcours initiatique, faire l’expérience d’une révélation qu’accentue encore cette perte, atavique, de l’orientation qu’on éprouve quand on avance dans les broussailles, dans la forêt, que l’on perd tout point de repère et que l’attention se concentre sur les divers détails, sur les apparitions soudaines et imprévues, sur les sons, les éclats de lumière, les ombres.
      Seul pourra percevoir une telle initiation celui qui est préparé à faire l’expérience d’une osmose avec les choses, avec le paysage.
      Quand on entre dans le labyrinthe des jardins, il est facile de se perdre dans les formes, dans les couleurs, dans les parfums, dans les sons provenant de ses terres, de ses eaux ; le plus beau est de ne pas se retrouver. »

      N’est-ce pas limpide de vérité ?
      Je t’embrasse très affectueusement.
      David

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